Je suis retourné à Tanger trois mois après mon dernier passage à la faveur de la célébration du centenaire de l’école Adrien Berchet.
En mars dernier, après avoir visité la zone franche où sont installées des entreprises de taille internationale, j’ai eu la conviction que Tanger serait bientôt à l’Afrique ce que Rotterdam ou Hambourg sont à l’Europe (rapport).
Cette fois, j’ai saisi l’occasion de visiter l’exceptionnelle usine Renault, en retrouvant sur place Pascal Capdevielle, conseiller consulaire UDI de Fès et Olivier Gattel, délégué régional de la CFCIM et délégué UDI Tanger.
Evénement
Gala du centenaire de l’Ecole Berchet
La fête a été exceptionnelle, ce 20 mai au soir. Et pour cause, on n’a pas tous les jours 100 ans !
Pour la circonstance, Rémy Cruz, directeur de l’école, arborait ses plus belles chaussures rouges. Son discours a célébré 100 ans de rayonnement français à travers cette école primaire qui donne aussi toute sa place à la culture marocaine. Adrien Berchet était le nom de l’un de ses instituteurs, aviateur héroïque, mort au combat pendant la Première guerre.
Cette joyeuses soirée m’a permis d’échanger avec des anciens élèves venus en nombre, comme les personnels et professionnels de cet établissement du réseau AEFE.
Entrepreneuriat
Usine Renault Tanger
L’usine Renault est implantée dans une zone franche de 300 hectares que l’on peut admirer en arrivant en avion. Il ne manque qu’un losange sur le toit…
(à l’image) Jean-François Gal, directeur de l’usine, m’a permis de visiter, en compagnie de Pascal Capdevielle, ce superbe outil industriel adapté à la gamme Dacia et prêt à répondre au décollage de l’Afrique.
Depuis la signature du protocole avec le Maroc, il aura tout juste fallu 10 ans à Renault pour atteindre le million de véhicules produits. Les 8000 employés (moyenne d’âge : 29 ans) fabriquent un véhicule chaque minute ! 95% des véhicules sont destinés à l’exportation dont 10-15% vers la France.
L’usine est “verte” affichant zéro émission carbone, puisqu’elle fonctionne avec 100% d’énergie éolienne et dispose d’une impressionnante chaudière biomasse.
La responsabilité sociale de l’entreprise se caractérise par deux objectifs : la lutte contre l’abandon scolaire des enfants vivant éloignés d’une école et la sécurité routière avec des outils pédagogiques adaptés aux enfants de 9-13 ans
Notons enfin que Renault a lancé à Tanger le premier institut de formation du Maroc aux métiers de l’automobile. 11.000 étudiants y ont déjà été formés. Un bac professionnel filière “Maintenance industrielle” a été créé.
Entrepreneurs français
Philippe Azoulay est le chef du restaurant ‘Le parcours des sens’, une maison renommée située au Kenzi Solazur Hotel. Son itinéraire international lui a permis d’élaborer une carte où la variété des mets est une invitation au voyage.
Nawal Sarehane est une architecte diplômée de l’Ecole d’architecture de Paris La Villette. Avec Olivier Richard, son mari également du métier, ils ont créé un atelier d’architecture et d’urbanisme. Après 10 ans de présence à Tanger, ils justifient d’une longue liste de clients et de 60 000 mètres carrés de bâtiments construits.
Enseignement
Ecole Adrien Berchet
Avant la soirée de gala qui a célébré le centenaire de l’école, j’ai eu le loisir de découvrir cette véritable institution à Tanger.
482 élèves fréquentent l’école Berchet, dont 110 inscrits à la maternelle.
L’enseignement bilingue est prodigué en français et en arabe.
Fait éloquent : l’école reçoit 5 fois plus de demandes que ce qu’elle peut offrir de places.
Lycée Regnault
Le lycée Regnault est lui aussi centenaire, puisqu’il a été fondé en 1913.
Les élèves viennent essentiellement et naturellement de l’école Berchet.
Ce superbe bâtiment du réseau Aefe scolarise 530 élèves, de la 6eme à la terminale, et affiche un taux de réussite au bac de 95%. Du reste, lors de mon passage, les élèves étaient en période d’examens pour décrocher leur sésame vers les études supérieures.
Statistiquement, deux tiers des élèves poursuivent leurs études en France.
Culture française
Institut français
La directrice des cours de l’Institut français de Tanger, Pascale Martin, m’a guidé à travers ses installations. 8000 élèves viennent y suivre des cours de français. Cette activité permet d’autofinancer l’Institut à hauteur de 80%. En termes de certification, on devait atteindre 600 DELF et 450 TCF en 2017.
Si la médiathèque a récemment été rafraichie avec habilité, le bâtiment vieillissant qui abrite les cours invite à quelques investissements pour retrouver son lustre d’antan.
Par ailleurs, Pascale compte 500 élèves en ateliers d’art plastique et, toujours pleine d’initiatives et de dynamisme, elle adapte actuellement des cours « Entreprises » pour les sociétés implantées en zone franche.
Je me suis également rendu sur l’autre site de l’IF en centre-ville, où se tenait une exposition photos dans la galerie Delacroix.
Communauté française
Diner-débat
J’ai assisté à un diner-débat centré sur la politique française, organisé par Pascal Capdevielle, conseiller consulaire UDI de Fès et Olivier Gattel, délégué UDI Tanger.
Pascal a répondu positivement à la main tendue par Emmanuel Macron auprès des élus du centre-droit pour faire réussir une majorité présidentielle et plurielle. Cette décision a été perçue positivement par nos compatriotes tangérois.
Médias
Le Journal de Tanger
Entretien privilégié avec Abdelhak Bakhat, directeur général du Journal de Tanger.
M. Bakhat fut maire de Tanger pendant 35 ans, à savoir 5 mandats consécutifs !
Une longévité au pouvoir qui lui a valu le surnom de “20th Century Fox” pour son sens tactique et une habilité dignes d’un renard…
Abdelhak Bakhat est évidemment un observateur assidu et un fin connaisseur de la politique française.