Premier déplacement en 2023 au Liban, pays où je me suis rendu quatre fois précédemment. Comme je l’ai déclaré aux médias libanais, je me suis donné pour mission d’évaluer les efforts que déploie la France afin de vérifier si notre soutien est directement profitable au peuple libanais, notamment en ce qui concerne l’éducation, la santé et les infrastructures.
Dès mon arrivée à Beyrouth, j’ai été reçu par Anne Grillo, ambassadrice de France, pour un tour d’horizon sur la situation politique au Liban et préparer mes entretiens et ma visite à la Finul (Forces intérimaires des Nations unies au Liban). Nous avons partagé une préoccupation commune face à la détresse de la population libanaise victime d’une crise économique et financière extrêmement grave. +d’images
Je suis particulièrement reconnaissant aux conseillers des Français de l’étranger, Ghassan Ayoub, président du conseil consulaire à Beyrouth (Liban-Syrie), conseiller élu à l’AFE pour le Moyen-Orient et Nadia El-azzi Chaaya, présidente du conseil consulaire à Djeddah-Sanaa (Arabie Saoudite-Yemen), présidente des Indépendants à l’AFE. Ils m’ont permis de rencontrer diverses personnalités libanaises et m’ont accompagné à toutes les étapes de mon déplacement.
Diplomatie parlementaire
Au Grand Sérail, tour d’horizon avec le Président du conseil des ministres, Najib Mikati, en compagnie des conseillers des Français de l’étranger, Ghassan Ayoub et Nadia Chaaya.
Nous avons évoqué les difficultés principales remontées par nos compatriotes établis au Liban : les carences en matière d’électricité et la question des comptes bancaires qui ont de lourdes conséquences sur la vie quotidienne des Libanais.
Le Premier ministre s’est voulu rassurant sur ces sujets et envisage un dénouement sous deux ans.
Je l’ai également interrogé sur l’avancée de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, où nous déplorons 3 compatriotes parmi les victimes. +d’images
Entretien avec le ministre de la santé Dr. Firass Abiad en présence de son conseiller Dr. Pierre Anhoury (Expertise France) et des conseillers des Français de l’étranger Ghassan Ayoub et Ziad Nassour.
Des échanges fructueux sur :
. les problèmes du secteur hospitalier dans un contexte où le budget de la santé a baissé de 60% ;
. les aides de la France pour faire la part entre les actions d’urgence (régler les problèmes du quotidien et accéder aux médicaments) et la réorganisation du système avec une vision basée sur les coûts ;
. les réformes basées sur une stratégie pour aller plus vers des soins primaires et la prévention.
. les perspectives d’avenir avec un travail collectif avec l’AFD et l’ESA pour la pharmacovigilance et la banque du sang, une gouvernance des hôpitaux avec l’Institut Curie pour un plan cancer, un « Central public Health Lab » avec Pasteur et l’OMS.
Un chantier ambitieux mené par le ministre et son conseiller pour réhabiliter ce secteur vital qui concerne la population libanaise, dans lequel la France tient un rôle spécial d’accompagnement. +d’images
Ministre des Travaux publics et des Transports
Au ministère des Travaux publics et des Transports, rencontre avec le ministre Ali Hamié.
Le ministre loue l’action de la France initiée par le Président de la république, qui apporte des aides au Liban sans attendre de contreparties.
Il a pour objectif de développer les chemins de fer libanais en les reliant au réseau syrien afin de créer un corridor qui finirait en Irak à Bassora.
Le ministre parie sur ses réformes et un plan stratégique pour prendre avantage de la position stratégique des 220 kilomètres de côtes libanaises sur la Méditerranée. Nous avons également parlé du projet de second terminal pour l’aéroport de Beyrouth. +d’images
Au siège du parlement, Ghassan Ayoub m’a organisé des entretiens avec les députés Simon Abi Ramia (pdt groupe d’amitié avec l’Assemblée nationale), le Dr. Michel Moussa (pdt groupe d’amitié avec le Sénat) et Fadi Alamé (pdt de la commission des Affaires étrangères).
Nous sommes revenus sur l’élection du Président de la république qui incombe aux députés.
Les discussions peinent à faire émerger un consensus sur un nom. Le processus de vote permet le blocage si le quorum n’est pas atteint.
Mes interlocuteurs sont conscients que cette situation augmente le sentiment de frustration des Libanais. +d’images
Samy Gemayel & Musée de l’Indépendance
J’ai eu le plaisir de retrouver Cheikh Samy Gemayel que j’avais reçu au Sénat en septembre dernier (lire).
Nous avons visité le siège central des Kataëb à Saifi qui avait subi de graves destructions lors de l’explosion du port de Beyrouth. Le secrétaire général du parti avait trouvé la mort à cette occasion.
Nous nous sommes ensuite rendus à Haret-Saker Jounieh pour une visite guidée du musée de l’Indépendance qui retrace l’histoire du Liban et celle du parti Kataëb créé en 1936.
J’ai ressenti une profonde émotion dans la grande salle au rez-de-chaussée où brûle une flamme éternelle en hommage aux « martyrs » Kataëb. Sur les murs sont inscrits les noms des membres du parti tombés pour le Liban, dont l’oncle et le frère de Samy Gemayel, assassinés.
Le soir, Samy Gemayel m’a convié pour un dîner à son domicile avec des personnalités de la société civile. Je lui suis sincèrement reconnaissant pour son accueil et j’ai été séduit par sa détermination pour remettre le Liban sur de bons rails. +d’images
Rencontre avec Hassan Dbouk, maire de Tyr, ville du sud Liban, en compagnie des conseillers des Français de l’étranger, Ghassan Ayoub et Nadia Chaaya.
Cette visite m’a été recommandée comme un des projets emblématiques financés par l’AFD.
En effet, le centre-ville, dont la place de la mairie, a été reconstruit pour permettre le redémarrage du secteur privé et favoriser le développement du tourisme.
Afin de soutenir l’activité du port de pêche, la criée et de nombreuses infrastructures ont été construites.
La région est célèbre pour avoir été le lieu où le Christ aurait accompli son premier miracle (à Cana). Le port de Tyr a traversé les millénaires et les fouilles permettent de retrouver les vestiges phéniciens, grecs, romains, byzantins, musulmans, croisés, arabes ou ottomans.
Un lieu qui donne envie de flâner et de rêver à la vie du temps des Phéniciens qui ont initié les affaires en Méditerranée. +d’images
Nations Unies
Très heureux d’avoir pu rendre visite le 7 janvier 2023 à nos forces qui commandent la Finul (Forces intérimaires des Nations unies au Liban).
À Naqoura, situé au sud Liban sur la côte, à 1500 mètres de la frontière avec Israël, nous avons pu observer les bouées qui marquent la ligne de l’accord maritime trouvé entre les deux pays.
Accueillis par le général Helluy et son état-major pour un déjeuner de travail, notre délégation a pris la mesure de l’engagement des casques bleus et des risques associés, comme en témoigne l’assassinat récent d’un soldat irlandais.
Les forces françaises comptent 664 militaires dont 13 font partie de l’état-major. La Finul regroupe 11.000 hommes appartenant à 48 nationalités. Ces militaires sont pour moitié européens.
Sous la conduite du lieutenant-colonel Somerlat, nous nous sommes rendus ensuite à Deir Kifa, au Centre Force Commander Reserve, situé dans les montagnes au cœur de la zone sous le contrôle de la Finul qui surveille le cessez-le-feu, avec un mandat renouvelé depuis bientôt un demi-siècle. +d’images
Communauté libanaise
Rencontre avec sa Béatitude Monseigneur Béchara El Raï en compagnie de Ghassan Ayoub et Nadia Chaaya.
Comme lors de notre précédente rencontre en février 2015 (compte-rendu), les divisions paralysent la vie politique et ne permettent pas l’élection d’un président par le Parlement.
Le Patriarche Al-Rai a expliqué publiquement qu’il ne fait plus confiance aux politiciens de son pays qui se divisent par intérêt personnel.
Il a dénoncé avec force leur attitude qualifiée de « criminelle » et appelle à une conférence spéciale pour le Liban sous les auspices des Nations Unies et des pays amis. +d’images
L’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2021 a provoqué 222 morts dont 3 compatriotes, plus de 6.000 blessés, 30.000 déplacés et 300.000 sinistrés.
Je me suis rendu sur les lieux avec Nadia Chaaya.
Impressionné par les descriptions des dégâts provoqués par cette tragédie, je me suis recueilli devant les portraits des victimes.
1200 procédures sont en cours. Ghassan Ayoub, président du conseil consulaire à Beyrouth (Liban-Syrie) a organisé une rencontre avec l’avocat des plaignants, Me. Melhem Khalaf, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, élu député indépendant pour la société civile et cofondateur dans les années 1980 de l’ONG libanaise Offrejoie.
La procédure a été interrompue depuis de nombreux mois sans que l’on sache quand seront révélés les résultats de l’enquête.
Deux jours plus tard, je recevais l’appel à l’aide d’une Libanaise qui avait perdu son frère dans l’explosion, scandalisée par le fait que la justice n’avance pas.
« Un crime impuni est un crime récompensé », m’a lancé le député Melhem Khalaf.
Je me suis engagé à suivre l’évolution de ce dossier pour répondre à l’attente des familles des victimes. +d’images
La crise bancaire a fait disparaître la classe moyenne. En limitant les retraits bancaires à une poignée de dollars chaque mois, le gouvernement a ruiné les épargnants qui n’ont plus accès à leurs économies.
La livre libanaise s’est effondrée. Les fonctionnaires sont contraints de trouver un ou deux emplois supplémentaires, car leur salaire équivaut au coût d’un plein d’essence.
L’inflation au plus haut détruit le pouvoir d’achat. Mais les Libanais ont une manière de s’adapter et de toujours trouver des solutions qui relève du génie.
J’ai rencontré plusieurs représentants d’associations qui rivalisent d’ingéniosité pour accompagner les Libanais en souffrance.
Patricia Elias Smida, qui travaille pour ONU Femmes nous a accueillis chez elle et permis de rencontrer la fondatrice du groupe Facebook Liban troc, une communauté de 88 000 membres. Par ses appels aux dons, l’association a aidé 300 opérations médicales et organise les demandes urgentes de dons du sang.
J’ai également rencontré la présidente du système des urgences de la Croix-Rouge libanaise.
Chez Nadia Chaaya, j’ai fait la connaissance du père Tony Quadra qui anime 4 associations au sein de Oraunion, dans les champs social, médiatique et éducatif.
Aulib du docteur Antonio veut créer un centre médical universitaire pour les 6000 professeurs y compris retraités, leurs familles et les étudiants. L’association Labora offre 700 emplois par mois. Leur plateforme Sperare permet de rapprocher la demande de l’offre. Enfin, l’association Libanais pour l’entité libanaise réunit 50 intellectuels pour établir un projet politique.
La multiplicité d’initiatives d’ordre privé illustre la résilience des Libanais pour surmonter les épreuves. +d’images
Diplomatie économique
Séquence consacrée aux entreprises à l’ESA Business School (École supérieure des Affaires), dédiée à la formation des cadres et dirigeants du Liban et du Moyen-Orient.
Visite de l’école avec son directeur Maxence Duault, également président de la CCI France Liban, en compagnie de Ghassan Ayoub.
Cette école est née il y a 25 ans d’un accord intergouvernemental franco-libanais. L’ESA dispose d’un superbe campus boisé de 35.000m2 au cœur de Beyrouth. +d’images
Lors du déjeuner en compagnie des conseillers du commerce extérieur du Liban, dont la section est présidée par Laure Daynié (Air France), et en présence de François Sporrer, chef du secteur économique régional, j’ai pu appréhender les défis pour faire prospérer des activités au Liban actuellement.
Il faut une grande résilience et beaucoup d’ingéniosité pour maintenir à flot une entreprise dans une « cash économie » suite à la défaillance du système bancaire. +d’images
J’ai ensuite retrouvé les membres de la Chambre de Commerce et d’Industrie France Liban, dirigée par Marie-Helene Héry, pour une conférence durant laquelle j’ai partagé mon expérience d’entrepreneur et répondu aux questions.
Nous avons enfin dévoilé officiellement la plaque “CCI France Liban”, qui ancre la place de cette chambre de commerce au sein du réseau officiel CCI France International. +d’images
Communauté française
Réseau scolaire
Réunion à l’Institut français de Beyrouth avec la cheffe de Coopération et d’Action culturelle, les proviseurs des lycées conventionnés et Ghassan Ayoub, président du conseil consulaire et ancien professeur.
Un déjeuner organisé par notre consul général de France, Julien Bouchard, en présence des élus conseillers des Français du Liban et de Syrie (CFdE) a suivi, afin de prolonger l’échange.
Le Liban constitue notre premier réseau pour l’enseignement français à l’étranger. Il compte 60.000 élèves, dont 5% de français qui sont boursiers pour le tiers d’entre eux.
Les 63 écoles homologuées (le tiers appartiennent à la MLF) subissent la crise économique de plein fouet. Certaines perdent plus d’élèves à la fin de la terminale qu’ils n’en gagnent en maternelle.
Nous avons évoqué la difficulté de recrutement d’enseignants dans certains établissements et les coûts nouveaux afférents à l’Institut de formation (IFR) pour certains.
Compte tenu du coût de fonctionnement des générateurs pour avoir l’électricité, les proviseurs ont souhaité une aide de la France à l’acquisition de panneaux solaires.
J’ai écouté les préoccupations de ces proviseurs qui m’ont épaté par leur capacité à se confronter à une situation exceptionnellement difficile tout en gardant un esprit positif, à l’affût de toute opportunité pour faire fonctionner leur établissement au mieux. +d’images
Ma visite au consulat organisée par Julien Bouchard, consul général de France, m’a permis de constater que les problèmes de réseaux informatiques passés étaient résolus au grand soulagement des agents.
Dans un second temps, j’ai pu rencontrer les conseillers des Français de l’étranger : Ghassan Ayoub (pdt du conseil consulaire), Rola Assi, Ziad Nassour et Lucas Lamah, le suppléant de la députée Amelia Lakrafi, les médecins du poste, Jean-Louis Mainguy en qualité de représentant de la CFE, le consul adjoint, le chef du service social et Pierre Anhoury (Expertise France).
Nous avons évoqué les difficultés des adhérents à la CFE pour payer leurs cotisations du fait des problèmes bancaires et de la nécessité de changer de catégorie CFE pour les hôpitaux du Liban, afin de permettre une prise en charge complète des soins.
À l’issue de l’échange, il a été décidé qu’une réunion du conseil consulaire serait organisée avec les représentants des hôpitaux pour les sensibiliser à cette nécessité.
Pour finir mon passage au consulat, un point de sécurité m’a été fait pour analyser la situation dans un contexte de dégradation continue du pays. +d’images
Pour marquer la fin de mon séjour, Anne Grillo, ambassadrice de France au Liban, a organisé une réception à la résidence des Pins pour que notre communauté partage une galette des rois.
Ce moment d’échanges fructueux avec des représentants de la communauté française m’a permis de saluer le remarquable travail de l’ambassadrice et de son équipe.
J’ai également eu l’opportunité de remercier toutes les personnes qui ont contribué à l’organisation de ce déplacement, à commencer par Ghassan Ayoub, président du conseil consulaire à Beyrouth (Liban-Syrie) et Nadia El Azi Chaaya, présidente du conseil consulaire à Djeddah-Sanaa (Arabie Saoudite-Yemen) qui m’ont m’accompagné tout au long de ce séjour. +d’images
MEDIAS
MTV Lebanon Interview
En ouverture du journal télévisé de 20h, je me suis exprimé sur divers sujets politiques à l’occasion de mon déplacement à Beyrouth : l’élection présidentielle libanaise, le Hezbollah, ma rencontre avec le Premier ministre Najib Mikati, l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, ma visite du musée de l’Indépendance et la jeunesse libanaise.
Ici Beyrouth. Interview
Puisque le travail des parlementaires est de contrôler l’action du gouvernement, j’ai rappelé au média libanais que je venais donc évaluer les efforts que déploie la France au Liban et m’assurer que les aides que nous fournissons sont vraiment utiles au peuple libanais ».
Ici Beyrouth a rendu compte de ma rencontre avec le Premier ministre sortant Najib Mikati qui s’est tenue en présence de Nadia Chaaya et Ghassan Ayoub, conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger.
Le média fait aussi mention de mes échanges avec les présidents des commissions parlementaires des Affaires étrangères, Fadi Alamé, des droits de l’Homme, Michel Moussa, et de la Jeunesse et des Sports, Simon Abi Ramia.